Ne devions nous pas faire un tour de moto ? Allez viens je t’emmène.
Le motard est un pilote et un conducteur. Apprécier l’effet gyroscopique, connaître sa moto, son comportement, son accélération, son freinage, son inclination : c’est le pilotage ! En roulant, tenir compte de la route, de la signalisation, des autres usagers : c’est la conduite ! tout ces apprentissages doivent être acquis par le motocycliste qui ne doit faire qu’un avec sa machine.
Quand je la regarde sur sa béquille centrale elle ne me trompe pas, elle n’est pas humaine ce n’est qu’une bécane, une mécanique qui mène au plaisir…
Je démarre l’engin, les cents chevaux hennissent prêts à se cabrer ; j’accélère à coups répétés, les trois cylindres feulent, rugissent à la manière d’une panthère. Plus de doute la belle est une bête !
Je m’élance doucement sur la voie, je connais son caractère il ne faut pas la brusquer. Elle vibre entre mes cuisses, m’enivre déjà car je connais ce qui m’attend. Le vent qui me fouette, le paysage qui défile, l’accélération qui m’émoustille me donne ces sensations de liberté que le passager ou la passagère connaît. Tout ceci n’est que l’aube du délice, le motard a son secret…
Voilà les premiers virages : l’adrénaline monte en même temps que l’agrément ; la route jusqu’alors ligne de conduite devient ligne de plaisir ; la jouissance se module suivant les courbes de l’asphalte. Je me concentre, mon œil informe mon cerveau qui analyse la vitesse, donne la trajectoire et ordonne à mes membres d’accélérer ou de freiner. La vitesse n’a pas besoin d’être très élevée, il suffit qu’elle soit adaptée au virage. Une vitesse, trop faible et je suis frustré le plaisir est pauvre, bien dosée c’est l’extase, excessive c’est la sortie de route ou l’orgasme : la fin du plaisir. Tu auras compris qu’il ne faut pas atteindre l’orgasme au premier virage, l’éviter le plus longtemps possible, le frôler au plus près sans jamais l’obtenir. Je ne suis pas dupe : plus vite…moins vite… encore… ce n’est pas ma maîtresse qui me le demande, c’est mon propre esprit.
Une entrée de courbe trop rapide, je reçois l’ordre de freiner, des frissons me parcourent le dos, déjà l’ordre d’accélérer m’est donné pour raviver l’émotion avant qu’elle ne disparaisse. Les virages enjôleurs s’enchaînent et les plaisirs se déchaînent. Je continue, j’aime jusqu’à l’épuisement.
Je préfère les départementales sinueuses et leurs arabesques, aux quatre-voies fadasses où sévit la loi castratrice et ses radars voyeurs. Après une journée de moto, je suis fatigué, repu et satisfait.
J’aime partager ces délices avec mes copains motards, comme on partage un festin entre amis. C'est tout ça la moto !
Tu me demandes alors , comment je perçois la présence d'une passagère ou d'un passager ? Avec une passagère, on ne peut qu'éprouver les prémices : l'accélération, le vent , lui faire écouter le cri de la bête. Les bras de celle-ci, ceinturant le pilote sont agréables, son Aura le réchauffe, si on veut aller plus loin avec elle, mieux vaut s'arrêter et rouler dans l'herbe en sa compagnie, l'emmener directement au delà du virage serait criminel ! Quant à un passager, c'est occasionnel, c'est juste du transport.
1 commentaire:
diantre que cela est bien dit !
que rajouter ?
que malheureusement le plaisir est parfois absent, la machine n'est qu'une mécanique...avec ses travers, et le corps de l'homme encore plus !
Voilà un récit réjouissant qui me rend encore plus impatient de réceptionner la belle italienne !
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