J'avais rendez-vous chez un stomatologue pour une intervention sur la racine de ma dent « 15 ». Durant la consultation préliminaire, le praticien m'avait conseillé de ne pas venir à moto, car mon casque risquait de me gêner au retour, je décidais tout simplement de prendre les transports en commun.
Je pris donc le bus N°3, avenue du Canada en direction du boulevard de Metz, à l'autre bout de la ville, où se trouvait la « clinique buccale ». Dans l'autobus, je restais debout devant un fauteuil vide qui se trouvait face à moi et qui tournait son dossier à la route. J'aime bien les surprises et quelle ne fut pas ma joie lorsqu'une jeune femme blonde et charmante, la trentaine, vint s'asseoir à cette place deux arrêts plus loin, j'en étais ravi. J'étais à moins d'un mètre d'elle et je décidais de lui faire la conversation à la japonaise, je veux dire lui parler mentalement… Une idée comme ça. Mes pensées, je ne peux pas dire mes paroles, étaient douces, aimables, sympathiques et flatteuses. La jeune femme, la tête légèrement tournée vers la fenêtre, se mit à fermer les yeux pour mieux m'entendre. Un rayon de soleil vint lui caresser le visage, il m'aidait bien… Mon monologue durait et la femme maintenant souriait, elle aimait, elle adorait, sa respiration s'accélérait. De temps en temps, elle me regardait, mine de rien, comme si elle se demandait ce qui lui arrivait. Pendant ce temps, le bus roulait, je ne voyais pas le temps passer et je ne pensais pas à ce qui m'attendait chez le « stomato » (ketchup). Un peu plus loin, une septuagénaire vint s'accrocher à la barre qui nous séparait, ce qui ne m'empêchât pas de continuer mon discours.
Je connaissais bien la ville, mais ne savais pas quel était l'arrêt le plus près de mon boulevard de destination, c'est donc tout simplement que j'engageais une conversation orale avec la même jeune femme :
- Excusez-moi, vous connaissez la ligne ? Demandais-je sur le même ton que mon aparté.
- Heu, oui ça dépend, répondit-elle encore sous l'effet de mes compliments.
- Connaissez-vous l'arrêt le plus proche du boulevard de Metz ? Continuais-je.
- Ha, non pas du tout ! S'exclamât-elle, désolée.
- Je descends à cette station, intervint la septuagénaire, si vous voulez descendre avec moi ?
- Avec plaisir, c'est donc vous que je suis, concluais-je... décontenancé, essayant de ne pas montrer ma déception.
Je remerciai la jeune femme d'un sourire qu'elle me rendit, ravie d'entendre que j'avais obtenu ma réponse et aussi pour s'excuser de n'avoir pu me renseigner.
L'autobus stoppa, nous nous saluâmes d'un hochement de tête, esquissant un nouveau mouvement des lèvres et des yeux, pendant que je descendais et que je suivais mon nouvel ange gardien. Je remerciai mon guide et filai vers mon calvaire car j'étais très en … j'étais en avance !
mardi 7 octobre 2008
L'ange gardien
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